mardi 26 septembre 2006

Biologie moléculaire, crisse

Il faudra 256 ions H+ entrants pour faire faire un tour complet au flagelle d'une cellule procaryote niaiseuse tabarnak d'ostie de marde de calisse 

vendredi 22 septembre 2006

Et dire qu'on ma félicité pour ce texte là...

« Sous mon imperméable gris, à traverser la moitié de la ville sous la pluie battante parce que le putain de métro est fermé la nuit, je pense… La goutte au nez, sous la lumière faible de l’éclairage orangé des rues, je regrette ma soirée. Gaspillée, carrément.

Je déteste les gays. Ça a toujours été ainsi. Ne me demandez pas pourquoi, leur manières, leur façon d’être et même de parler me dégoûte. Et sincèrement chaque fois que je rencontre Alex et Seth je me demande pourquoi je n’ai jamais rompu les liens avec eux.

Je me souviens, récemment, Alex m’a même dit, en privé, que Seth était un peu jaloux de la complicité qu’il entretenait avec moi. Quelle histoire… Non seulement Seth lui avait dit qu’il était jaloux, mais en plus il lui a dit qu’il me trouvait sexy. Non mais quelle horreur…

Avouez que ce genre de petites crises de jalousies c’est typiquement gay. Au moins si deux mecs ensembles pouvaient se comporter comme des hommes et non comme des lopettes…

Ha merde j’ai mis mon pied au complet dans une flaque d’eau. Quelle idée de laisser un trou aussi profonds en plein milieu de la rue aussi. La semelle de mon soulier est allée toucher le fond du trou. Fond fait des vieux pavés, recouverts de générations de bitume mais dont l’usure du temps a fait apparaître cet anachronisme urbain. Cette plaie urbaine oui. Maintenant quand je marche mes pas sonnent encore plus mouillés qu’ils étaient, et le rebord de mon jeans agace ma jambe.

Et puis tout ça c’est de la faute à Alex. Seth a peut-être raison d’être jaloux, je suis sûr qu’Alex n’en a qu’après mon cul. Dommage pour toi mon p’tit, c’est un sens unique cet zone là, et privé en plus. Et si en plus Seth s’en mêlait? Pourquoi pas, ces malades mentaux de fifs sont capables d’essayer de me violer! Prochaine fois si on se retrouve seuls les trois ensemble ils vont probablement me proposer quelque chose à boire, et hop comme par magie je vais m’endormir, et là attention on ne rigole plus, ces types sont capables d’appeler leurs petits amis du village et faire la java sur mon corps… Pas bête les tapettes après tout… C’est des vicieux les gens de ce genre là, ils t’attaquent au moment où tu t’y attends le moins et hop, te v’la avec un pénis dans le cul, des menottes, un kit de cuir et pas longtemps après le sida ou je ne sais trop quelle cochonnerie. Je ne mentirai pas en disant que les hommes sont naturellement pleins d’hormones mâles, or les gays c’est la même chose mais en pire. Mon père me l’a dit. Pourquoi je continue à voir Alex et Seth alors? Alex c’est un gars que je connais depuis longtemps. En 5eme année on s’est rencontrés. À l’époque il était pas encore gay, quoi qu’un peu quand même. Il avait des manières un peu plus féminines. Il voulait toujours jouer à « vérité ou conséquence », mais c’étais clairement pas pour embrasser les filles (Ce qui était mon cas). Je peux pas lui en vouloir non plus pour ça, son père était jamais là, sa mère travaillait dans un bar… Ce genre de situations familiales ça engendre des maladies mentales, c’est clair. Au secondaire il a très vite affiché son homosexualité. Je veut dire, en secondaire un il se disait gay. Il a pas eu la vie facile à ce moment là… Les homos se font ramasser au début du secondaire… Les grands lui prêtaient la gueule après l’école. Sur l’heure du midi je me souviens l’avoir vu se faire mettre la tête dans la rivière pendant quelque chose comme une minute facilement. Je le sais parce que j’étais en train de fumer du pot sur le bord de l’eau avec mes amis. Un jour il est venu nous rejoindre. Cette journée là on avait essayé du buvard… On l’adorait. Vraiment, on oubliait que c’étais Alexandre La Gage à Marde, il était juste une « entitée mystique rose » dans nos cerveaux complètement délirants. C’est la fois d’après qu’il est venu nous rejoindre qu’on a réalisé qu’on avait passés un après midi à sécher nos cours avec cet enculé. Le mal était fait toutefois. Il s’est installé de façon permanente dans notre gang à partir de ce jour là… Faut avouer que complètement gelé il perdait ses petites allures de Anne la Maison aux Pignons Verts. À partir de ce jour là il a cessé de se faire battre à la sortie des cours. Ça fait déjà quatre ans quand même. L’année prochaine tout ça va être du passé, on va tous se précipiter au Cégep et oublier nos histoires du secondaire et se faire croire soudainement qu’on est des adultes… Quelle merde. Et Seth alors? Bien, lui c’est qu’il vient avec Alex, c’est tout. Et je suis parent avec lui aussi, ça aide. Sauf que lui a toujours habité la banlieue. À Châteauguay en fait. Moi, mon chez moi, c’est Dundee, là où les routes sont pas asphaltées… En fait, la moitié de mon chez moi est à Dundee, avec mon père, et l’autre moitié à Montréal, avec mommy. Quand je suis à Dundee je suis un hillbilly francophone qui fume du weed dans un champ de maïs et quand je suis à Montréal je suis le bon garçon qui aide sa mère à faire du matzo. Là où Seth m’énerve c’est moins le fait qu’il soit gay que le fait qu’il unisse mes deux mondes. Il me connaît dans mes deux univers et aurait le pouvoir de les mélanger et de faire connaître aux autres le mélange. Je n’imagine même pas ma mère et ses amies d’Outremont si elle me voyait sur le mush en train de courir nu dans le blé d’Inde, et je n’ose même pas imaginer mes amis de la campagne me voyant avec une kippa et un air ridicule en tenant la main de ma mère. Il faut que je me protège et que je protège mon monde. »

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« Ostie que je l’ai massacré. Il m’a traité de fif. Le calisse de Boilard. Y se tient avec la petite gang de Gingras, y sauront qu’on me niaise pas. Sérieusement j’aurais jamais cru pouvoir faire aussi mal à quelqu’un. J’ai tellement fessé fort qu’une de ses dents m’est resté enfoncée entre deux doigts. On verra bien c’est qui l’fif ici. Il m’a supplié d’arrêter de frapper le petit con! « Zack, arrête, please! dude! » en pleurant et en crachant du sang. On aurait dit un chien qui part la queue entre les jambes. En plus il avait vraiment la queue entre les jambes, je l’ai sentie, il était bandé dur l’ostie. Je dirai pas que c’est parce qu’il est fif, moi avec j’étais bandé, c’est l’effort physique, l’excitation des hormones mâles, bref c’est naturel.

Je sais ce que vous pensez… Vous vous dites tous « Il refoule son homosexualité le pauvre petit gars rough, c’est pour ça qu’il est aussi homophobe ». Désolé de décevoir ceux qui auraient bien voulu me « montrer qu’être fif c’est pas si pire que ça », c’est pas le cas. Moi ce que j’aime c’est les plottes et les boules. Rien d’autre. Point final. »

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« Alex est venu me voir à la maison. Seth était pas avec lui. C’est bizarre, il a changé je trouve. On s’est pris une bière et on a fumé un bat. Moi aussi j’ai changé. L’affaire d’Isabelle à l’après-bal m’a un peu mis dans une position inconfortable. Le cégep s’en vient, je sais, mais on dirait que ça change rien. Je me sent pas très bien. Je l’ai dit à Alex. J’aurais peut-être pas du. Après tout, c’est montrer un peu ses faiblesses que d’en parler, mais je risque pas grand choses de la part d’Alex. Quoi que je puisse penser de son orientation sexuelle, c’est un ami… J’aimerais lui dire un jour, mais ça ferait trop bizarre ça aussi, trop cliché… Quand il est repartit sur son bicycle, rentrer chez lui vers cinq heures, j’ai eu un feeling étrange. J’ai eu l’impression, et ce n’était pas faux, d’être seul. Mais pas uniquement seul, seulement seul au monde… Depuis ça ne me quitte pas. »

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« C’est arrivé je sais pas trop comment. En fait on a bu beaucoup. Je dirais que j’ai callé 19 bières hier soir à en compter les bouchons dans ma poche. Je m’en suis renversé dessus d’ailleurs, ça je m’en souviens. Seth m’a emmené en haut, m’a enlevé mon t-shirt et m’a lavé avec une serviette. Il m’a ensuite montré la commode où il entasse ses vêtements et j’ai pris un gaminet au hasard et je suis redescendu. À partir de là j’ai presque tout oublié. Je sais, pertinemment, que j’ai bu 4 bières d’un seul coup dans le « bear bong » mais je n’en ai aucun souvenir précis. Je suis probablement monté pour me coucher pendant que tout le monde partait. Seth m’a suivi, rejoindre sa chambre.

Le goût terrible de la bière n’a rien à envier au goût terrible du sexe. Je me souviens du goût de la chatte de Stéphanie, et le goût du sexe que j’avais en bouche ce matin n’était pas le sien. C’est ce qui m’a fait comprendre que la personne qui était couchée sur moi n’était forcément pas Stéphanie.

Maintenant comprenez-moi, je ne suis pas malade mental comme ces fifs là les gars! Je suis un homme, pas une lope qui se fait des queues. Le feeling de se réveiller le matin avec du sperme sur le visage et l’anus gros comme un 25 cents, je suis pas capable de supporter ça.

Je sais que vous ne pouvez pas comprendre exactement pourquoi j’ai fait ça. Je sais aussi que vous ne pouvez pas comprendre pourquoi je vous ai laissé ces papiers là et que j’ai détruit le reste du journal. Vous ne pouvez rien comprendre, c’est normal.

Laissez moi vous expliquer une chose seulement : La vision apocalyptique que vous avez eu en entrant dans la chambre c’est faux, une illusion. Le trophée de hockey de mon cousin, sa tête éclatée et ses yeux vides, c’est faux aussi. Vous-même vous êtes faux, tant que vous n’aurez pas compris que ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que c’était la seule et unique façon que j’avais de retourner entier à mon paradis à moi. Au moment où vous lisez ces lignes, regardez mon cadavre à côté du lit. Si la carabine ne m’a pas arrachée tout le visage, regardez comme je souris. Je souris pour une raison très simple : je suis entier, intègre, et je court dans mon champ de mais en tenant la main de ma mère. »