dimanche 31 décembre 2006

Le piano bar où le spleen fait débander

Une femme plus âgée vint un jour me parler. Assise à côté de moi, les jambes pendantes, les coudes atterrés, la peau flasque et blanche traversée par des canaux bleutés, elle semblait m’apprécier. Sur le piano du Whisky Café, elle prit l’initiative de quelques notes. Jazzée comme Montreux, ses doigts me rappelèrent le phare à Nantucket. Douce, charmante, diablement sexy. Mais l’hiver reprit vite ses esprits. Je me réfugiai dans mon Appricot Brandy, laissant la musique aux autres, et les charmes d’une femme intouchable à mes désirs adolescents. 

L'éclairage bleuté d'une salle où on projette un film sans que personne ne le regarde sauf moi

Puérile solitude, toi qui me dégustes, explique moi tes desseins. Mon sang se fait noir au lieu de tes attouchements, pourquoi ne te contentes-tu pas de mes yeux asséchés. Leur vert s’écoulant vers un gris aride, grenier des morsures et châtiments t’en conjure. Mais tu ne m’écoutes pas. Serais-tu sourde? Aveugle? Ton plaisir ne naissant que dans le goût de mon bonheur digéré. Alors que les eaux crèvent, me laisseras-tu regarder notre descendance? Tu me dévores encore, comme tu dévoreras mes petits. Dans mes cubiques bizarreries grisâtre tu occupes tant d’espace, refoulant ne serait-ce qu’un instant de couleur. Orangée tu t’étais présentée, lavande et achillée, et puis maintenant tu me laisse aux gris et noirs tant expliqués. Respire avec moi le gaz s’échapper du périnée déchiré, reste avec moi. Notre descendance fraîche née me dévore déjà et je sens la pièce grise s’effondrer. Mes rêves sont toujours colorés, mais tu ne m’aura jamais expliqué pourquoi, eux, tu me les a laissés. 

Le sexe du malin

Ses lèvres pesantes parcouraient la plénitude de mes replis intimes. Gorgées de sang, elles battaient à la mesure de nos cœurs, férocement synchronisés pour l’occasion. Chaque vague, chaque impulsion, inconsciente, se transmettait amoureusement à la mer de mes chaires. Désir montant, respirations haletantes, les plus sauvages instincts alcoolisaient les plus frigides inhibitions. Unes à unes, comme aspirées par les délicates succions, elles semblaient se soumettre au feu de sa bouillonnante beauté. Comme un poème récité par un pauvre tourmenté, sa douceur hérissait chacune de mes sensibilités. Et la rougeur de sa peau. Sous le drap paresseux, la chaleur irradiante berçait la nuit mieux que l’orange lueur sodium indiscrète, dévoilant tantôt l’écorce d’une forme humaine, tantôt ses détails les plus magiques, les plus voluptueux.


Puis au bas ventre, la montée dramatique. La bouche grande ouverte pour un cri qui jamais ne se sera fait entendre, les yeux gorgés de sang en ébullition, le battement erratique des muscles en action et la rythmique dérangée du cœur et des pensées, tous à la merci de la mécanique frénétique de l’incontrôlable et de l’irréaliste. Pistil acide de liqueurs aux amandes, préparé à l’Effluve insouciant - mais décidé - qu’il ne peut plus retenir.



Cambrement solidaire, terrassant Le soupir final vint, dernier, maladif. Sous la couette échauffée, l’ombre d’une fesse, morte par le plaisir. 

lundi 27 novembre 2006

Attaques!

Tanné, voilà ce que je suis. Tanné de Noël, des petites guirlandes cheap et du gros père Noël à Marde. Tanné d'entendre les osties de musiques de Noël et des super ventes d'avant Noël. Tanné du sexe, Drunk college girl get fucked blablabla, des osties de non-dits sociaux qui rendent la vie une longue série de risettes et de l'agressivité des gens. Tanné des maudits I-Pods à marde qui nous empoisonnent la vie pour trop cher.  T'en as un toi?
 

lundi 20 novembre 2006

Le Marnage

Le marnage

Mes éternelles longueurs envenimées
nagent dans le bleu du rêve et s'y accrochent,
sulfureuses et mesquines, elles n'ont d'yeux que pour
mes saveurs et mes reliefs. Je ne suis plus qu'elles.


Les mauves et les gris me submergent encor'
je ne puis qu'attendre le retour du visqueux
larmoyant au large des lavandiers noyés
Ils me cherchent toujours plus. Je me saborderai.

vendredi 17 novembre 2006

Quand on a la vérité infuse on l'infuse souvent et ça la dilue

Les seuls pour qui les bondieuseries sont encore justifiables ce sont ceux qui crèvent de faim. Les autres devraient trouver le bon sens de se complaire dans une science mal comprise, mais la tradition - où je ne sais quel facteur irrationnel - les en empêchent. 

Hé ben voilà!

jeudi 16 novembre 2006

LD50

5 g de caféine (environ 50 cafés)


!!!

Hé bi si di phase 1

Je monte les marches
les feuilles au sol sont saignantes
à bout de souffle
je veux le dépasser
je lui crie
il tombe
je le vois tomber
dans l'abime s'enfoncer
je ne peux plus lui parler
je ne peux rien arrêter
retourner en arrière
je le vois tomber
les bras et les yeux figés
il ne survivra pas
il s'écrasera
et je ne pourrai jamais lui dire.

Rrrrho de la poésie!

Je monte les marches
les feuilles au sol sont saignantes
à bout de souffle
je veux le dépasser
je lui crie
il tombe
je le vois tomber
dans l'abime s'enfoncer
je ne peux plus lui parler
je ne peux rien arrêter
retourner en arrière
je le vois tomber
les bras et les yeux figés
il ne survivra pas
il s'écrasera
et je ne pourrai jamais lui dire.


 (c'est que c'est centré en plus, pour faire comme les poètes!)

mardi 14 novembre 2006

Échos pour que les bébés qui viennent par les pieds puisse marcher

L'idéal est de poser d'abord le talon au sol, puis de dérouler la plante du pied jusqu'à l'extrémité des orteils et de pousser sur les orteils de l'autre pied pour décoller le talon. 

jeudi 9 novembre 2006

Fais plaisir

"ben disons qu'en littérature vous avez rien à prouver et à apporter dans les faits, sinon vous faire vivre mutuellement" 

mercredi 1 novembre 2006

Le quotidien [encule des mouches]

La fille (Josianne) a 27 ans et de la difficulté à dealer avec le fait que je ne sois jamais sorti de l'adolescence...

Bref ça pouvait pas marcher entre nous deux...

Elle a eu l'amabilité de ne faire que me fusiller du regard, un peu plus et j'y perdais mes couilles. 

La solitude [joue dans le métro]

Si tu savais comme ça dansait Gilles, si tu savais. Même le p'tit de 4 ans dansait. Je rêve toujours de femmes cuivre et ébène, je rêve encore mais j'ai des diamants dans les yeux. Je débarque bientôt. 

La terreur [joue sur la personne]

Je suis iconoclaste, je suis ce qu'on me donne, le temps, l'espace.
Je ne fume pas.
Je n'ai tué personne.

Je suis tout ce que tu peux et pourra voir, je suis un songe comme un autre.
Je ne me cache.
Et puis, tu m'as démasqué.

 

L'oublié [joue sur le rythme]

Parfois je me sens auteur. Parfois je me sens lourd.
Parfois je me sens las. Parfois je me sens hi.
Parfois je me sens Belge. Parfois je me sens hilare.
Parfois je me sens libre. Parfois je me sens vieux.
Parfois je me sens idiot. Parfois je me sens Jésus.
Parfois je me sens gamin. Parfois je me sens méchant.
Parfois je me sens con. Parfois je me sens fatigué.

Ce matin je me suis levé Esquimau, on m'a vidé l'arctique.
Merci Vigneault, merci Pauline.

 

Adjuvent et opposent qu'i'disait

Quoi? T'avais jamais réalisé que je suis un freak show? À part faire rire et avoir une grosse voix j'ai rien qui pourrait être intéressant.



Merci Josianne, tu me fais progresser...

mardi 31 octobre 2006

Mais c'est le dollarama des quétaineries ici!

La Vieille dame et le garçon
[tout droits sortis du secondaire 5]

La dame s’était penchée légèrement, en prenant bien précaution que le chaton sur son épaule ne tombe pas, pour ramasser une feuille de l’arbre qui venait de se libérer de son emprise. C’est à ce moment qu’elle aperçu le petit garçon, tout habillé de gris, l’air moqueur, qui la regardait. Elle lui montra la place à côté d’elle sur le banc, l’air de l’inviter à y prendre place. Timide, il s’y assied en se faisant petit. Son regard se portait couramment vers ce qu’il l’intéressait, le chat qu'elle portait sur elle. «- Il s’appelle comment? Lui demanda-t-il. - Chat, c’est tout bête mais c’est son nom. - Vous, vous vous appelez comment? - France et toi? - Comme le pays? - Comme la pays. - Moi c’est Peters. Vous avez quel âge? La dame se mit à rire. - Tu es bien curieux toi. J’ai probablement l’âge de cet arbre. - Il est vieux cet arbre? - Autant que moi. - Et votre chat? - Il n'a qu'une feuille dans son arbre. - Je comprends pas. Moi j'ai 7 ans! - Tu vas à l'école? - Oui! À Saarbrücken Süden. - Très bonne école! Tu sais, moi j'étais institutrice il y a longtemps! - Vous enseignez quoi? - J'ai enseigné le Français, l'histoire et le droit humain aux plus grands. - Qu'est-ce que c'est le droit humain? - C'est ce qui fait que chaque humain peut, à sa guise, planter un arbre et espérer pour lui le meilleur. Avec les droits, chaque humain est libre de penser ce qu'il veut et de faire ce qui lui plait sans faire de mal aux autres. - Vous enseignez ça? - J'aidais les autres à comprendre. - Ils comprenaient? - Pas tous… - Moi je comprends pas! - Je vais t'expliquer…» Chaque jour, le petit garçon revenait au parc pour y rencontrer la vieille dame et son chaton, toujours blottit contre elle. Le temps s'écoulait et chaque jour qui passait laissait le petit garçon de plus en plus intéressé par le sujet. Elle lui parlait d'histoire, de politique, de géographie et d'humour. Son rire était celui d'une jeune femme, et ce malgré l'age qui l'affligeait. Le garçon écoutait avec attention les histoires que la vieille dame lui racontait. Parfois il y allait de son grain de sel, racontant comment son père était devenu un grand soldat qui servait avec dévotion le Guide et comment ses frères l'embêtaient constamment. Le chaton, lui, écoutait les yeux mi-clos en bâillant de temps en temps, bien inconscient du temps qui s'écoulait au rythme du vent sur ses poils soyeux. Un jour des soldats interrompirent la conversion entre les deux amis. « - Vos papiers madame? - Je ne les porte plus, qu'est-ce qu'une vieille femme comme moi pourrait avoir de menaçant? - Les bancs vous sont interdits, en plus vous parlez avec un de nos enfants. - Toute ma vie j'ai parlé avec NOS enfants. - Suivez nous. » La vieille dame se leva, sous le regard inquiet du jeune garçon et du chaton qui avait fui son épaule. La dame sembla un instant pleurer, le garçon, pris d'un mouvement de panique sauta contre l'un des soldats et cria qu'ils ne pouvaient pas, que c'étais sa grand-mère.


L'un des soldats, surpris, sortit son arme. Tira. Le jeune garçon fut touché à la tête. La vieille dame s'écroula au sol, terrassée par l'age et la peine si soudaine, si sournoise, qui l'affligeait. Le chat, quant à lui s'enfuit. On le revit quelques jours plus tard, près du parc. Le chaton pleurait, l'arbre avait été coupé.

 

Ha ben, j'étais déjà en dépression en secondaire 5 on dirait...

Carla

Carla se balançait depuis ce qui semblait-être une éternité, le pendule marquait chaque temps en résonnant dans cette vieille maison abîmée par les joies, les peines et les misères qu’elle vît, un peu comme son occupante. Une autre gorgée de thé - maintenant froid - et elle se lèverait pour se rendre à la cuisine, une dernière fois peut-être, car au fond d’elle-même Carla savait qu’elle ne se lèverait pas demain matin. Elle jeta un coup d’oeil à l’horloge: 18h20. Ses mains semblaient trembler moins qu’à l’habitude, elle se sentait sereine. Elle ouvrit grand les yeux, comme pour mieux voir la vie, et se mit à rire d’un des rire franc que seul l’euphorie peut provoquer. Son rire s’accentuait en détonnant sur les vieux murs de cette maison, donnant l’impression que ses murs répondaient à cette vieille folle qui avait cessée de les entretenir depuis longtemps. Puis elle se tût, laissant accrocher à son visage un sourire de satisfaction illuminant toutes les facettes creusées par le temps dans son visage, et ses yeux, toujours aussi scintillants malgré les années. Elle se leva, jetant un coup d’oeil à la fenêtre, histoire de s’assurer que la vie continuait sa lente progression. La lumière était belle, berçant Lipetesk et la campagne Russe dans une valse inespérée. Mais Carla était maintenant ailleurs. Elle ferma les yeux, respirant l’air comme si on le lui avait enlevé, le laissant couler tel un fluide précieux sous ses côtes fragiles. Elle quitta la fenêtre pour se diriger, comme elle se l’était promise, vers la cuisine. Mais alors qu’elle n’était plus qu’à un pas de l’embrasure de la porte, elle s’arrêta net. Elle se retourna et marcha d’un pas décidé vers la remise, ouvrit la porte et se dirigea vers une caisse, la prit de ses bras faibles et la transporta vers le salon. Le poids du colis ne l’embarrassait pas, elle se manoeuvrait avec une telle détermination que rien ne lui aurait résisté. La caisse déposée sur la table, elle l’ouvrit, découvrant son contenu. Elle ne toucha a rien, ne laissant paraître que ce qui était sur le dessus. Elle contempla ce qu’elle considérait la “moisson du passé”: de vieux souvenirs... Elle sourit en voyant un foulard, se remémorant Göttingen sous la pluie battante avec Camile, son regard s’attarda aussi sur les fleurs impérissables achetées il y a quelques années lors de son retour au Canada.. Elle vit aussi une bobine de laine ayant appartenu à sa mère qui brodait dans la plaine pour que la mort ne soit pas trop longue à arriver. À cette pensée son visage se fit dur, elle referma la boîte et se leva. La réalité nous rattrape toujours, quel que soit le temps qu’on veut bien laisser passer. Cette réflexion, Carla se l’était faite maintes fois dans sa vie, mais cette fois-ci c’était la dernière. Elle savait très bien qu’aujourd’hui elle allait partir avec la culpabilité d’avoir laissé mourir sa mère, mais son orgueil ne lui permettrait pas de l’admettre. Elle se leva timidement, elle se rendit au salon, le pas chancelant, s’assied tranquillement sur les coussins du divan et soupira, pensant aux problèmes quelle emportera avec elle.
 

vendredi 13 octobre 2006

Nah, ça c'est un mauvais texte...

... mais en même temps je t'aime.  Alors basta!

Ostie que j'aime pas le monde. Le Québec c'est l'hiver, l'hiver qui brûle, l'hiver qui congèle les biches sur place... Maudits français, ton ostie de calisse d'accent tu peux ben te le mettre dans le cul pis tourner, avec ton SMIC, ta SNCF, l'EDF-GDF, ton .FR. Ostie de Québec pis ton p'tit peuple villageois qui sait même pas vivre, même pas aimer, même pas être toi. Ostie de France pis ton ostie de calisse de tabarnaque de lois sur les sacs d'épiceries à vendre 5¢ chez Auchan. Ostie de Québec pis ton ptit René Lévesque looser national. Ostie de France pis tes ostie de Jean Jaurès, Charles-De-Gaulle et autres personnages historiques qui nous chient dessus. Crisse de Québec avec tes rues en asphalte et en ciment grisâtre, tes poteaux plein de fils et tes osties de maisons de banlieue affreuses. Ostie de France pis tes vieilles pierres et tes calisse de tabarnak de pavés de mon cul. Ostie de Québec pis tes gros trucs laids, tes gros chars, tes gros 4x4. Ostie de France pis tes ostie de motocyclette et mobilettes de calisse de ptits caves qui les conduisent à 14 ans pour se tuer dans un rond point. Ostie de Québec pis tes calisse de monsieurs et madames tout le monde. Ostie de France pis tes calisse de monsieur et mademoiselle tout le monde. Ostie de Québec trop cave du calisse pour pas élire des ostis de trou de cul de Charest, Boisclair, Dumont, belle bande de braleux. Ostie de tabarnaque de calisse de maudits français qui vont élire Sarko, qui baisent le cul de Ségolène mais qui vont crissement voter FN, même si c'est du pareil au même. Ostie de calisse de Québécois pis ton ostie de face de trou d'cul d'vendeur de char. Ostie de calisse de Français pis ta grand gueule, ta face à claque à paris, ton air de vieux dans le sud. Ostie de calisse de Québec pis tes ostie de castors de Bell. Calisse de France pis tes osties d'annonces d'ADLS pis de 118 000 et de 118 218. Calisse de tabarnaque de Montréal, pis tes petits jeunes dans la trentaine-quarantaine avec des enfants sul' plateau. Ostie de calisse de simonak de Paris pis tes ostis de crisse de touristes l'été pis tes osties de calisse d'habitants normaux trop nombreux le reste du temps. Calisse de Montréal pis tes escaliers qui glissent en hiver. Ostie de simonac d'ascenceurs miniscules parisiens. Ostie de Métro trop chaud trop frette partout. Ostie de bouchons de circulation du calisse sur les ponts ou sur le périf c'est la même marde. Ostie de petites villes de Saint-Chrysostome ou Sainte-Afrique les Montagne. Ostie d'épais qui est pas capable de vivre seul nulle part.

"Destroy, pètes tes boutons pis calisse ton camps ostie d'auteur à marde." - Dieu, au Dépanneur.

mercredi 11 octobre 2006

Le coke Diet sans Cafféine

 [Photo d'un coke diet sans cafféine]
Un coke castré

Sans caféine,
Sans sucre,
Sans intérêt,
Tout ce qui lui reste
C'est de l'aspartame

pour me tuer.

mardi 10 octobre 2006

Un grand garçon

Je me sent comme un grand garçon ce soir... Je suis à l'aise dans mes gestes, dans mes mouvements, je suis grand, fort et beau. Même si mes mains sont tordues, mes pieds sentent mauvais, mes cheveux s'emmêlent, je suis et je suis fier d'être.


Demain sera certainement un autre jour, un retour fracassant dans la torpeur presque routinière, les doigts qui sentent la marijuana (sic), le bruit de l'horloge résonnant dans mon appartement avec moi qui la contemple, la lecture endormante de Zbigniew Brzezinski, les frustrations et petites colères

contre tout, la vie, la solitude, avec un peu de chance un film piraté.


Mais ça sera demain.

Baracoons

Est-ce que tu te rends compte Joaquim, ils étaient 200! Et pas un seul ne savait exactement pourquoi. Il faut confesser le fait que de ne pas savoir si on doit rire d'eux ou les craindre est un sentiment troublant. C'est le syndrome de la cour d'école! Ha mais arrête ça je t'en prie, je te parles molasson! Oui oui, tu m'écoutes, ça va oh! tes sottises! Menfin, là dessus t'as raison. Ils sont passés, tous et chacuns, et je n'ai jamais été en mesure d'être sérieux. Eux, solides et froids comme la pierre, moi plié en deux.

Je te jures, la vie est parfois bien faite! Je rirai toujours de ce moment comme je riais à ce moment précis, malgré l'odeur malsaine que j'y ai humée.

C'est ça, toi aussi tu peux rire, tu as le droit de le faire. Par contre n'oublie pas ton tatouage. Tu es 201eme. 

mardi 26 septembre 2006

Biologie moléculaire, crisse

Il faudra 256 ions H+ entrants pour faire faire un tour complet au flagelle d'une cellule procaryote niaiseuse tabarnak d'ostie de marde de calisse 

vendredi 22 septembre 2006

Et dire qu'on ma félicité pour ce texte là...

« Sous mon imperméable gris, à traverser la moitié de la ville sous la pluie battante parce que le putain de métro est fermé la nuit, je pense… La goutte au nez, sous la lumière faible de l’éclairage orangé des rues, je regrette ma soirée. Gaspillée, carrément.

Je déteste les gays. Ça a toujours été ainsi. Ne me demandez pas pourquoi, leur manières, leur façon d’être et même de parler me dégoûte. Et sincèrement chaque fois que je rencontre Alex et Seth je me demande pourquoi je n’ai jamais rompu les liens avec eux.

Je me souviens, récemment, Alex m’a même dit, en privé, que Seth était un peu jaloux de la complicité qu’il entretenait avec moi. Quelle histoire… Non seulement Seth lui avait dit qu’il était jaloux, mais en plus il lui a dit qu’il me trouvait sexy. Non mais quelle horreur…

Avouez que ce genre de petites crises de jalousies c’est typiquement gay. Au moins si deux mecs ensembles pouvaient se comporter comme des hommes et non comme des lopettes…

Ha merde j’ai mis mon pied au complet dans une flaque d’eau. Quelle idée de laisser un trou aussi profonds en plein milieu de la rue aussi. La semelle de mon soulier est allée toucher le fond du trou. Fond fait des vieux pavés, recouverts de générations de bitume mais dont l’usure du temps a fait apparaître cet anachronisme urbain. Cette plaie urbaine oui. Maintenant quand je marche mes pas sonnent encore plus mouillés qu’ils étaient, et le rebord de mon jeans agace ma jambe.

Et puis tout ça c’est de la faute à Alex. Seth a peut-être raison d’être jaloux, je suis sûr qu’Alex n’en a qu’après mon cul. Dommage pour toi mon p’tit, c’est un sens unique cet zone là, et privé en plus. Et si en plus Seth s’en mêlait? Pourquoi pas, ces malades mentaux de fifs sont capables d’essayer de me violer! Prochaine fois si on se retrouve seuls les trois ensemble ils vont probablement me proposer quelque chose à boire, et hop comme par magie je vais m’endormir, et là attention on ne rigole plus, ces types sont capables d’appeler leurs petits amis du village et faire la java sur mon corps… Pas bête les tapettes après tout… C’est des vicieux les gens de ce genre là, ils t’attaquent au moment où tu t’y attends le moins et hop, te v’la avec un pénis dans le cul, des menottes, un kit de cuir et pas longtemps après le sida ou je ne sais trop quelle cochonnerie. Je ne mentirai pas en disant que les hommes sont naturellement pleins d’hormones mâles, or les gays c’est la même chose mais en pire. Mon père me l’a dit. Pourquoi je continue à voir Alex et Seth alors? Alex c’est un gars que je connais depuis longtemps. En 5eme année on s’est rencontrés. À l’époque il était pas encore gay, quoi qu’un peu quand même. Il avait des manières un peu plus féminines. Il voulait toujours jouer à « vérité ou conséquence », mais c’étais clairement pas pour embrasser les filles (Ce qui était mon cas). Je peux pas lui en vouloir non plus pour ça, son père était jamais là, sa mère travaillait dans un bar… Ce genre de situations familiales ça engendre des maladies mentales, c’est clair. Au secondaire il a très vite affiché son homosexualité. Je veut dire, en secondaire un il se disait gay. Il a pas eu la vie facile à ce moment là… Les homos se font ramasser au début du secondaire… Les grands lui prêtaient la gueule après l’école. Sur l’heure du midi je me souviens l’avoir vu se faire mettre la tête dans la rivière pendant quelque chose comme une minute facilement. Je le sais parce que j’étais en train de fumer du pot sur le bord de l’eau avec mes amis. Un jour il est venu nous rejoindre. Cette journée là on avait essayé du buvard… On l’adorait. Vraiment, on oubliait que c’étais Alexandre La Gage à Marde, il était juste une « entitée mystique rose » dans nos cerveaux complètement délirants. C’est la fois d’après qu’il est venu nous rejoindre qu’on a réalisé qu’on avait passés un après midi à sécher nos cours avec cet enculé. Le mal était fait toutefois. Il s’est installé de façon permanente dans notre gang à partir de ce jour là… Faut avouer que complètement gelé il perdait ses petites allures de Anne la Maison aux Pignons Verts. À partir de ce jour là il a cessé de se faire battre à la sortie des cours. Ça fait déjà quatre ans quand même. L’année prochaine tout ça va être du passé, on va tous se précipiter au Cégep et oublier nos histoires du secondaire et se faire croire soudainement qu’on est des adultes… Quelle merde. Et Seth alors? Bien, lui c’est qu’il vient avec Alex, c’est tout. Et je suis parent avec lui aussi, ça aide. Sauf que lui a toujours habité la banlieue. À Châteauguay en fait. Moi, mon chez moi, c’est Dundee, là où les routes sont pas asphaltées… En fait, la moitié de mon chez moi est à Dundee, avec mon père, et l’autre moitié à Montréal, avec mommy. Quand je suis à Dundee je suis un hillbilly francophone qui fume du weed dans un champ de maïs et quand je suis à Montréal je suis le bon garçon qui aide sa mère à faire du matzo. Là où Seth m’énerve c’est moins le fait qu’il soit gay que le fait qu’il unisse mes deux mondes. Il me connaît dans mes deux univers et aurait le pouvoir de les mélanger et de faire connaître aux autres le mélange. Je n’imagine même pas ma mère et ses amies d’Outremont si elle me voyait sur le mush en train de courir nu dans le blé d’Inde, et je n’ose même pas imaginer mes amis de la campagne me voyant avec une kippa et un air ridicule en tenant la main de ma mère. Il faut que je me protège et que je protège mon monde. »

- - - -

« Ostie que je l’ai massacré. Il m’a traité de fif. Le calisse de Boilard. Y se tient avec la petite gang de Gingras, y sauront qu’on me niaise pas. Sérieusement j’aurais jamais cru pouvoir faire aussi mal à quelqu’un. J’ai tellement fessé fort qu’une de ses dents m’est resté enfoncée entre deux doigts. On verra bien c’est qui l’fif ici. Il m’a supplié d’arrêter de frapper le petit con! « Zack, arrête, please! dude! » en pleurant et en crachant du sang. On aurait dit un chien qui part la queue entre les jambes. En plus il avait vraiment la queue entre les jambes, je l’ai sentie, il était bandé dur l’ostie. Je dirai pas que c’est parce qu’il est fif, moi avec j’étais bandé, c’est l’effort physique, l’excitation des hormones mâles, bref c’est naturel.

Je sais ce que vous pensez… Vous vous dites tous « Il refoule son homosexualité le pauvre petit gars rough, c’est pour ça qu’il est aussi homophobe ». Désolé de décevoir ceux qui auraient bien voulu me « montrer qu’être fif c’est pas si pire que ça », c’est pas le cas. Moi ce que j’aime c’est les plottes et les boules. Rien d’autre. Point final. »

- - - -

« Alex est venu me voir à la maison. Seth était pas avec lui. C’est bizarre, il a changé je trouve. On s’est pris une bière et on a fumé un bat. Moi aussi j’ai changé. L’affaire d’Isabelle à l’après-bal m’a un peu mis dans une position inconfortable. Le cégep s’en vient, je sais, mais on dirait que ça change rien. Je me sent pas très bien. Je l’ai dit à Alex. J’aurais peut-être pas du. Après tout, c’est montrer un peu ses faiblesses que d’en parler, mais je risque pas grand choses de la part d’Alex. Quoi que je puisse penser de son orientation sexuelle, c’est un ami… J’aimerais lui dire un jour, mais ça ferait trop bizarre ça aussi, trop cliché… Quand il est repartit sur son bicycle, rentrer chez lui vers cinq heures, j’ai eu un feeling étrange. J’ai eu l’impression, et ce n’était pas faux, d’être seul. Mais pas uniquement seul, seulement seul au monde… Depuis ça ne me quitte pas. »

- - - -

« C’est arrivé je sais pas trop comment. En fait on a bu beaucoup. Je dirais que j’ai callé 19 bières hier soir à en compter les bouchons dans ma poche. Je m’en suis renversé dessus d’ailleurs, ça je m’en souviens. Seth m’a emmené en haut, m’a enlevé mon t-shirt et m’a lavé avec une serviette. Il m’a ensuite montré la commode où il entasse ses vêtements et j’ai pris un gaminet au hasard et je suis redescendu. À partir de là j’ai presque tout oublié. Je sais, pertinemment, que j’ai bu 4 bières d’un seul coup dans le « bear bong » mais je n’en ai aucun souvenir précis. Je suis probablement monté pour me coucher pendant que tout le monde partait. Seth m’a suivi, rejoindre sa chambre.

Le goût terrible de la bière n’a rien à envier au goût terrible du sexe. Je me souviens du goût de la chatte de Stéphanie, et le goût du sexe que j’avais en bouche ce matin n’était pas le sien. C’est ce qui m’a fait comprendre que la personne qui était couchée sur moi n’était forcément pas Stéphanie.

Maintenant comprenez-moi, je ne suis pas malade mental comme ces fifs là les gars! Je suis un homme, pas une lope qui se fait des queues. Le feeling de se réveiller le matin avec du sperme sur le visage et l’anus gros comme un 25 cents, je suis pas capable de supporter ça.

Je sais que vous ne pouvez pas comprendre exactement pourquoi j’ai fait ça. Je sais aussi que vous ne pouvez pas comprendre pourquoi je vous ai laissé ces papiers là et que j’ai détruit le reste du journal. Vous ne pouvez rien comprendre, c’est normal.

Laissez moi vous expliquer une chose seulement : La vision apocalyptique que vous avez eu en entrant dans la chambre c’est faux, une illusion. Le trophée de hockey de mon cousin, sa tête éclatée et ses yeux vides, c’est faux aussi. Vous-même vous êtes faux, tant que vous n’aurez pas compris que ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que c’était la seule et unique façon que j’avais de retourner entier à mon paradis à moi. Au moment où vous lisez ces lignes, regardez mon cadavre à côté du lit. Si la carabine ne m’a pas arrachée tout le visage, regardez comme je souris. Je souris pour une raison très simple : je suis entier, intègre, et je court dans mon champ de mais en tenant la main de ma mère. »