dimanche 4 février 2007

Février stuprò suo 4

Les pensées qui le submergeaient ne lui apportaient jamais le moindre réconfort. Elles l’isolaient plutôt insidieusement, le perdant dans un bois d’où il ne pourrait plus jamais s’échapper. Quoi qu’il puisse parfois courir à en perdre haleine, cherchant tantôt la lumière tantôt les voix, il n’atteignait rarement que l’orée, avant de se perdre à nouveau sur les sentiers sinueux où ses pensées l’entrainaient.

L’espoir de retrouver la sortie de ce sombre labyrinthe, où la cime des arbres si haute soit elle ne l’aidait jamais à s’orienter, s’amenuisait de jours en jours. Et à quoi bon, se disait-il. Certes, il voyait bien les mains tendues, les lampes torches de ces adjuvants qui cherchaient – certains en y mettant bien un peu d’effort – à le guider vers un bois plus clairsemé, mais leurs appels lointains avaient de moins en moins d’attrait. Peut-être serait-il plus simple d’abandonner.

Les glapissements lointains des coyotes (ou était-ce une meute de loup?), entendus quelques temps auparavant lui avait d’abord parus menaçants. L’idée d’affronter seul ces bêtes était, comme le sens commun le voulait, pour le moins terrifiante. Mais très vite, les jours passant, leurs aboiements s’étaient lentement mutés en un indescriptible réconfort, comme si la venue hypothétique de ces chiens sauvages entamerait le voyage de retour vers les heureuses contrées. Hélas, de plus en plus lointains s’étaient faits les échos, à un point tel qu’il avait du se résigner à ne jamais pouvoir entendre les grognements salvateurs des canins affamés.

L’épais feuillage et les branches charnues se refermaient sur lui. Théâtralement, las de courir en vain, las d’espérer l’impossible, il s’était couché nu, replié sur lui-même, à même le sol. Et le temps passait, passait, passait.

4 commentaires:

Ian a dit...

Acte 1: La réalité s'estompe

Acte 2: L'aide de J. et des autres.

Acte 3: Rendez-vous manqué avec la maladie, voir la mort

Acte 4: Cette nuit - cet instant précis - et toutes les autres.

Ion a dit...

J'avais compris la métaphore ;)

Ian a dit...

;) Tu gagnes un bibelot!

Ian a dit...

n'empêche que j'aime ce texte...