dimanche 7 janvier 2007

Bad trip classique (ou) Quand on crache en l'air, ça devient absurde

Mensonge, jalousie, dérives malsaines. Mon quotidien se dessinait entre un verre de vodka sur glace et un pétard. « - Apprends à manger convenablement ! – Soignes ton hygiène ! – Ne négliges pas ta diction ! – Changes ces vêtements ! – Fais plus d’exercice tu deviens énorme ! – Sois plus sérieux ! – Cultives toi ! – Arrête de manger ! » Pourriture du jour et oisiveté alarmante. Je comblais mes temps libres avec ma carte de crédit. Vêtements en tout genre, instruments de musique, accessoires informatiques, accessoires de cuisine, mobilier, nourriture, nourriture, nourriture. Le reste du temps consacré à la branlette : réflexions insipides, forums de discussion, égarement dans l’imaginaire et vraie branlette, of course. Toutes activités, absolument toutes, soutenues par un sentiment de désintérêt total doublé de culpabilité. Les amis imaginaires, les véritables, les souvenirs et les chimères. Mais surtout un tout teinté de solitude. Je n’avais pas l’impression de vivre les moments, seulement de les contempler. L’attitude contemplatrice, passive, ne me plaisait cependant pas, je me considérais comme un homme d’action, du moins il m’arrivait de trouver qu’il m’était impossible de vivre sans, au minimum, pouvoir le raconter à quelqu’un. La fermeture de mon blogue insipide m’avait aussi privé d’un exutoire où fourrer le poids de mon quotidien. Je dérivais. Et puis l’amour… Pourquoi fallait-il encore que je sois foutu dans une histoire compliquée… Que dis-je, de nombreuses histoires compliquées. Et pourtant, rien à faire, je n’arrivais pas à sortir de mon quotidien infernal et m’attaquer en face aux démons qui m’emportaient vers les abîmes. Bref, dériver et couler à la fois… Je regrettais presque le diagnostic rassurant porté quelques temps avant, l’idée de ne pas souffrir et avoir une excuse pour me retirer et tranquillement mourir me plaisait, quoi que… Et puis il y avait eu ces rencontres, avec l’un qui, saoul, vomissait sur mon canapé, ou l’autre un peu plus tard lisant avec passion ses écrits. De bons moments. De bons moments troublants cependant. Mon quotidien était fragile et la poussée, négative ou positive, avait été difficile à contrebalancer. Et puis moi, le salaud, encore enfourné dans la bouffe, l’alcool et la drogue… J’agonisais. Mais pis encore : avec les années j’avais développé un certain respect des autres; il ne m’étais plus possible de prétexter la dépression pour me planter une seringue pleine d’air dans les veines… L’échappatoire idéale s’était fait la malle. Et le son de mon putain d’ordinateur, de mon putain de frigidaire et de la putain d’horloge. Et puis ces putains de voisins qui m’empêchaient de crier, de chanter, de gueuler comme un porc qu’on égorge. Ma douleur, elle finissait plutôt sur un sopalin. Puis basta poubelle. Alors que mes hauts et mes bas me faisaient peur, la douleur physique se faisait plus pressante. La laideur, les mensonges, la cupidité et l’imbécillité m’auront conduits à la maladie plus d’une fois. Et rendu à ce point, ça ne se soigne plus. 

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